«Alle wollen kunst konsumieren, doch nicht alle wollen etwas dafür tun»

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Die Galerie 94 in Baden ist kantonsweit die einzige Kunstgalerie mit Fokus auf Fotografie. Trotz den turbulenten Zeiten des Galeriesterbens gelingt dem Gründer Sascha Laue seit Jahren das Überleben. Denn der 49-jährige Badener bleibt seinem Konzept seit Jahren treu – mit unermüdlichem Eifer und eisernem Willen.

Laues Kunstraum mit dem Namen Galerie 94 befindet sich mitten in der Kleinstadt Baden. Es ist bereits seine zweite Galerie. Im Zeitraum von 1994 bis 2004 führte er die Photogalerie 94 mit 3 Freunden in einem Atelier in Ennetbaden. Damals wollte er damit vor allem Nachwuchskünstlern eine Plattform bieten. Heute stellt er regelmässig nationale und internationale Kunstschaffende aus.

Seit 2015 hat sich der gebürtige Solothurner nun in dem industriellen Bau des Merker-Areals eingemietet. Die Lokalität bedeutet ihm viel. «Der Raum ist extrem wandelbar und gibt mir als Kurator unzählige Möglichkeiten», so Laue. Aber auch die Atmosphäre passe gut zu seiner Galerie: kein White Cube, sondern roh und ungeschönt. Seine Besucher*innen seien jedes Mal beeindruckt.

Dank hohen Besucherzahlen hat sich der Badener inzwischen in der Galerie-Szene fest etabliert. Die finanzielle Lage der Galerie war allerdings nicht immer rosig: 2019 stand der Galerist kurz vor dem Ruin. «Wenn ich kapitulieren müsste, würde mich das in ein riesiges Loch stürzen. Aber es wäre auch ein Verlust für Künstler und Publikum», sagte er damals zum Badener Tagblatt.

Ein Verlust wäre es offensichtlich auch für seinen grössten Unterstützer gewesen, einen Architekten aus der Region. Dieser wollte verhindern, dass Baden die Galerie 94 verliert und unterstützte sie auch mit finanziellen Mitteln. Anfang dieses Jahres verstarb er unerwartet. Ein tragischer Umstand, doch vielleicht ist dies der Grund weshalb Laues Motivation heute grösser ist als jemals zuvor.

Wenige Monate nach seiner grössten Krise schaltet der Galerist so viele Inserate wie nie zuvor, bewirbt seine Galerie mit Plakaten in Weltformat und beschäftigt zum ersten Mal eine Angestellte. Der Aufwand lohnt sich. Bereits im September verbucht er 2020 als das umsatzstärkste Jahr der Galerie. Trotz Covid-19 und der Tatsache, dass er nebenbei fast Vollzeit als Architekt arbeitet.

Woher nimmt dieser Mann seinen ganzen Tatendrang? «Was retour kommt, gibt mir extrem viel. Ich habe vor 30 Jahren mit Fotografie angefangen und die Kunst bedeutet mir so viel, dass es mein Wunsch ist einen Ort des Austauschs zu schaffen», sagt der Unternehmer. Mit seinem Engagement will er auch einer allgemeinen Tendenz entgegenwirken, die er in den letzten Jahren beobachtet hat: «Ich finde, alle wollen Kunst konsumieren, doch nicht alle wollen etwas dafür tun.» 

Mit seinen Ausstellungen will Sascha Laue nicht nur Kunstexperten anlocken, sondern auch Leute von ausserhalb der Branche. «Es gibt viel Fotografie, für die ich mir als Erstes einen langen Text durchlesen muss, bevor ich einen Zugang dazu finde. Aber bei gewissen Arbeiten packt es mich einfach sofort.» Dank dieser Intuition hat er damals auch Sandro Livio Straube entdeckt, ein junger Schweizer Fotograf, der momentan international durchstartet. Wenn das Gefühl stimmt, gibt der Kunstkenner auch Nachwuchsfotografen eine Chance. Genau wie früher mit seiner ersten Galerie in Ennetbaden. Bescheiden sagt er dazu nur: «Ich schwimme meistens ein wenig gegen den Strom. So bin ich einfach.»

«Tout le monde veut consommer de l’art, mais tout le monde ne veut pas faire quelque chose pour lui»

Par Corina Rainer, journaliste
16 novembre 2020

La Galerie 94 à Baden est la seule galerie d’art du canton d’Argovie qui se consacre à la photographie. Malgré les temps troublés qui menacent de disparition la galerie, son fondateur, Sascha Laue, réussit à la faire survivre depuis des années. Car le Badois de 49 ans est resté tout ce temps fidèle à son concept avec un zèle infatigable et une volonté de fer.

L’espace artistique de Sascha Laue, qui porte le nom de Galerie 94, est situé au milieu de la petite ville de Baden, en Argovie. C’est déjà sa deuxième galerie. De 1994 à 2004, il a dirigé la Photogalerie 94 avec trois amis dans un studio à Ennetbaden. Il voulait alors offrir une plateforme pour les jeunes artistes. Aujourd’hui, il expose régulièrement des artistes nationaux et internationaux.

Depuis 2015, cet artiste originaire de Soleure (il est architecte mais pratique lui-même la photographie) loue un espace dans le site industriel du Merker-Areal. L’endroit est important à ses yeux. «L’espace est extrêmement modulable et me donne, en tant que conservateur, d’innombrables possibilités», déclare-t-il. Mais l’atmosphère s’accorde aussi bien avec sa galerie: pas de White Cube, mais du brut et du dépouillé. Ses visiteurs sont impressionnés à chaque fois.

Grâce à un nombre élevé de visiteurs, ce natif de Baden s’est maintenant solidement établi dans le milieu des galeristes. Cependant, la situation financière de son lieu d’exposition, dont il est propriétaire, n’a pas toujours été rose: en 2019 elle frôle la ruine. «Si je devais capituler, cela me plongerait dans un trou immense. Mais ce serait aussi une perte pour les artistes et le public», avait-il déclaré à l’époque au Badener Tagblatt.

Cela aurait évidemment aussi été une perte pour son plus grand supporter, un architecte de la région. Lequel voulait éviter à Baden d’être dépossédée de la Galerie 94 et l’a donc soutenue financièrement. Au début de cette année, ce mécène est subitement décédé. Une circonstance tragique qui, cependant, explique peut-être la raison pour laquelle la motivation de Sascha Laue est aujourd’hui plus grande que jamais.

Ainsi, quelques mois seulement après cette grande crise, il a investi plus que jamais dans la publicité, allant jusqu’à réaliser pour sa galerie des affiches au format mondial, et a par ailleurs engagé pour la première fois du personnel. L’effort en vaut la peine. En septembre, 2020 est déjà la meilleure année de la galerie en termes de ventes. Et ce malgré Covid-19 et le fait qu’il travaille presque à plein temps comme architecte en parallèle.

D’où cet homme tire-t-il donc toute son énergie? «Tous les retours que je reçois m’apportent énormément. J’ai commencé par la photographie il y a 30 ans et l’art signifie tellement pour moi que c’est mon désir le plus cher de créer un lieu d’échange», dit-il. Par son engagement, il veut également contrer une tendance générale qu’il a observée ces dernières années: «Je pense que tout le monde veut consommer de l’art, mais tout le monde ne veut pas faire quelque chose pour lui.»

Avec ses expositions, Sascha Laue veut attirer non seulement des experts en art, mais aussi des personnes extérieures à ce milieu. «Il y a beaucoup de photographies pour lesquelles je dois d’abord lire un long texte avant d’y trouver un accès. Mais avec certaines œuvres, je me fais tout de suite prendre.» Grâce à cette sorte d’intuition, il a également découvert Sandro Livio Straube, un jeune photographe suisse qui fait actuellement une percée internationale. Si le sentiment est bon, le connaisseur en art donne aussi sa chance aux jeunes photographes. Tout comme il l’a fait avec sa première galerie à Ennetbaden. Ce qu’il résume en disant modestement: «Je nage généralement un peu à contre-courant. C’est comme cela que je suis.»

Zur aktuellen Ausstellung – «Diagnosing Hope» von Hennric Jokeit

Derzeit sind Bilder des Deutschen Fotografen Hennric Jokeit (1963) in der Galerie 94 ausgestellt. Hauptberuflich ist er Leiter des Instituts für Neuropsychologische Diagnostik und Bildgebung am Schweizerischen Epilepsie-Zentrum und Professor für Neuropsychologie an der Universität Zürich. Seine Bilder sind ausschliesslich als Negative fotografiert. Grosse Präzision und Systematik spiegeln sich in seinen Werken wider. Doch dies ist nicht der einzige Aspekt, die an seine Tätigkeit in der Neuropsychologie erinnern. 

Die Betrachtung seiner Bilder erfordern die Aktivierung der eigenen Hirnzellen. Denn nur mithilfe der eigenen Fantasie bekommen die Fotografien wieder Farbe. Auf den ersten Blick wirken die Bilder irritierend. Erst nach und nach begreift man, dass die hellen Bereiche des Bildes in Realität dunkel sind und die dunklen hell. Eine wahrheitsgetreue Übersetzung der Fotografie in die ursprüngliche Situation ist schier unmöglich.

Es ist ein faszinierender Gedanke, dass der Fotograf als einziger wusste, wie die abgebildete Situation tatsächlich aussah. Während in den Köpfen der Betrachter*innen keines der Bilder gleich aussieht. Zu erkennen sind Hotelzimmer, urbanen Landschaften und Institutionen wie das «Burghölzli», die psychiatrische Universitätsklinik Zürich. Wo liegt die Hoffnung in den schwarz-weissen Bildern, fragt man sich unweigerlich. Die Frage beantwortet der Künstler auf poetische Weise: «Das Negative zu erkennen, ist unsere einzige Chance, den Befund ernst zu nehmen.»

Hennric Jokeit, «Diagnosing Hope»

Galerie 94
Baden (AR)

Noch bis zum 5. Dezember 2020

Öffnungszeiten
Donnerstag 18 – 20 Uhr
Freitag / Samstag 13 – 17 Uhr
oder nach Vereinbarung

Finissage
Samstag, 5. Dezember 2020, 13 – 17 Uhr (mit Schutzkonzept)

Hennric Jokeit

Vers l’exposition actuelle – «Diagnosing Hope» par Hennric Jokeit

Actuellement, des œuvres du photographe allemand Hennric Jokeit, né en 1963, sont exposées à la Galerie 94. Celui-ci est par ailleurs le directeur de l’Institut de diagnostic et d’imagerie neuropsychologique du Centre suisse de l’épilepsie et professeur de neuropsychologie à l’université de Zurich. Ses photos sont exclusivement des négatifs. Une grande précision et une grande systématique se reflètent dans ses images. Mais ce n’est pas le seul aspect qui rappelle ses travaux en neuropsychologie.

De fait, la visualisation de ces images nécessite l’activation de nos propres cellules cérébrales. Car ce n’est qu’avec l’aide de sa propre imagination que les photographies peuvent retrouver leur couleur. A première vue, ces photographies sont quelque peu irritantes. Ce n’est que progressivement que le spectateur se rend compte qu’en réalité les zones claires de l’image sont sombres, et que les zones sombres sont claires. Une traduction fidèle de la photographie dans la situation positive est presque impossible.

Il est fascinant de constater que le photographe était le seul à savoir à quoi ressemblait réellement la situation représentée. Alors que dans l’esprit des spectateurs, aucune des images ne se ressemble. On peut y reconnaître des chambres d’hôtel, des paysages urbains et des institutions comme le «Burghölzli» ou encore l’hôpital universitaire psychiatrique de Zurich. Où se trouve l’espoir dans les images en noir et blanc, se demande-t-on inévitablement? L’artiste répond à la question de manière poétique: «Reconnaître le négatif est notre seule chance de prendre les résultats au sérieux.»

Hennric Jokeit, «Diagnosing Hope»

Galerie 94
Baden (AR)

Jusqu’au 5 décembre 2020

Heures d’ouverture
Jeudi 18 – 20 heures
Vendredi / samedi 13 – 17 heures
ou sur rendez-vous

Finissage
Samedi 5 décembre 2020, de 13 à 17 heures (avec les mesures de protection)

Hennric Jokeit


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