«Mit AEON hinterfragt Marcel Rickli die Ewigkeit der Radioaktivität»

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Wie kommuniziert man künftigen Zivilisationen die Existenz atomarer Endlager? Dieser Frage widmet Marcel Rickli seine aktuelle Ausstellung AEON in der Coalmine Winterthur. Die Werke des Berner Fotografen und Künstler sind Teil einer langjährigen, fotografischen Feldstudie zum Thema Anthropozän, dem vom Mensch geprägten Zeitalter.

An den Wänden hängen Fotografien von futuristischen Objekten, in der Mitte des Raumes wachsen mannshohe, stachelartige Skulpturen empor, es ertönt ein unangenehm bedrohliches Geräusch. Marcel Rickli, Fotografen, und Sascha Renner, Kurator der Ausstellung, lassen die Besucher der multimedialen Ausstellung in eine fremde Welt eintauchen. Im Zentrum steht die Frage, wie man zukünftige Zivilisationen die Existenz von radioaktiven Abfällen kommunizieren kann. Diese können je nach Quelle 100’000 bis eine Million Jahre lang erhalten bleiben. «Die ägyptischen Hieroglyphen sind ungefähr 5’000 Jahre alt und man kann sie so gut wie nicht mehr lesen. Wie soll man also Zeichen erschaffen, die über 100’000 Jahre lang signalisieren, dass da eine lebensgefährliche atomare Materie gelagert wird?», fragt sich Rickli.

Mit seinen Bildern dokumentiert der Fotograf unterschiedliche Lösungsansätze: von Piktogrammen über Statuen, von «Atomblumen» bis hin zu «Strahlenkatzen». Vieles habe in der Atomendlager-Frage mit dem technischen Fortschritt zu tun, erklärt er: «Als die Gentechnik aufkam, setzte man grosse Hoffnung in diese Technologie.» 1984 schagen die französische Autorin Françoise Bastide und der italienische Semiotiker Paolo Fabbri vor, genetisch veränderte Blumen und Katzen zu züchten. Diese sollen auf Radioaktivität reagieren und als lebender Strahlendetektor eine Art Wächterfunktion übernehmen. Inspiriert von der Idee, Information via biologischen Träger weiterzuvermitteln und erschafft er seine eigene Interpretation der «Atomblume» und porträtiert verschiedene «Strahlenkatzen».

Das Thema begleitet Marcel Rickli schon seit seiner Ausbildung zum Fotodesigner. Als sich 2011 die Nuklearkatastrophe Fukushima ereignet, entstehen die ersten Arbeiten dazu. In den folgenden Jahren dokumentiert er eine Entwicklung nach der anderen und bleibt dabei – bis heute. Doch parallel zur Thematik entwickelt auch er sich. Während seine frühere Arbeit «Hagneck» noch ausschliesslich aus Dokumentarfotografie besteht, ergänzt er heute dokumentarische Bilder mit konzeptuellen Fotografien und 3-D-Visualisierungen. Für «ISO 361» benutzt Rickli verschiedene Technologien: Mit einem 3-D-Programm zeichnet er das Strahlensymbol nach den genau normierten Massen, druckt es danach mit einem 3-D-Printer aus, bevor er es schliesslich abfotografiert. «Ich fand es spannend, neue Techniken in das Projekt zu bringen», erzählt Rickli. «Und ich bin neugierig, welche weiteren Möglichkeiten sich mir bieten. Gerade arbeite ich an einer Videoinstallation für meine nächste Ausstellung.»

Die vielseitigen Blickwinkel und der hohe Informationsgehalt der Arbeiten zeigen, wie tief gehend der Künstler sich bereits mit der Thematik befasst hat. «Klar, möchte ich Denkanstösse geben», sagt er. «Doch schlussendlich soll sich jeder selber eine Meinung bilden.» Ihm gehe es nicht darum, zu zeigen, dass Endlager schlecht seien, aber er wolle hinterfragen. Ist es richtig, diese Abfälle einfach wegzuschliessen? Ist das der richtige Weg, sich danach einfach nicht mehr mit ihnen zu befassen? Die Ausstellung ist erhellend, sowohl auf inhaltlicher wie auch auf fotografischer Ebene. Und sie zeigt deutlich, wie unbeantwortet die Frage bis heute ist. Das macht AEON zu einer unbequemen Ausstellung. Doch es wird bestimmt noch eine Fortsetzung geben, denn Marcel Rickli arbeitet bereits am nächsten Kapitel. 

«Avec AEON, Marcel Rickli interroge l’éternité de la radioactivité»

Par Corina Rainer, journaliste
29 juin 2020

Comment faire connaître l’existence des dépôts nucléaires aux futures civilisations? Marcel Rickli consacre «AEON», son exposition actuelle présentée à la galerie Coalmine de Winterthur, à cette question. Les travaux du photographe et artiste bernois font partie d’une étude de terrain photographique à long terme sur le thème de l’Anthropocène, l’âge marqué par l’homme.

Des photographies d’objets futuristes sont accrochées aux murs, au milieu de la pièce, tandis que des sculptures en forme d’épines, à hauteur d’homme, grandissent et qu’un son désagréablement menaçant se fait entendre. Le photographe Marcel Rickli et Sascha Renner, curateur de l’exposition, permettent aux visiteurs de cette exposition multimédia de se plonger dans un monde inconnu. La question centrale est de savoir comment on peut communiquer aux civilisations futures l’existence de déchets radioactifs. Selon la source, ils peuvent être conservés de cent-mille jusqu’à un million d’années. «Les hiéroglyphes égyptiens ont environ 5’000 ans et on ne peut presque plus les lire. Alors comment êtes-vous censés créer des signes qui signalent depuis plus de 100’000 ans qu’une matière atomique mortelle est conservée à proximité?», demande Rickli.

Pour répondre au problème, le photographe explore avec ses images, différentes approches allant des pictogrammes aux statues, des «fleurs atomiques» aux «chats radiants». Il explique qu’une grande partie de la question de l’élimination des déchets nucléaires est liée au progrès technique: «Lorsque l’ingénierie génétique est apparue, les gens avaient de grands espoirs pour cette technologie. En 1984, l’auteure française Françoise Bastide et le sémioticien italien Paolo Fabbri proposent de créer un élevage de chats génétiquement modifiés. Ceux-ci devraient réagir à la radioactivité et assumer une sorte de surveillance en tant que détecteurs vivants de radiations. Inspiré par l’idée de transmettre des informations via des porteurs biologiques, Marcel Rickli crée sa propre interprétation de la «fleur atomique» et fait le portrait de différents «chats radiants».

Le sujet accompagne l’artiste depuis sa formation de photographe. Lorsque la catastrophe nucléaire de Fukushima se produit en 2011, il initie ses premiers travaux sur le sujet. Dans les années qui ont suivi et jusqu’à aujourd’hui, il documente une après l’autre chaque nouvelle évolution de la question. Ce qui naturellement ne l’empêche pas de développer d’autres sujets en parallèle. Mais alors que son travail précédent, intitulé «Hagneck» était constitué exclusivement de photographies documentaire, il présente en plus, avec «AEON», des photographies conceptuelles et des visualisations en 3D. Pour «ISO 361», Rickli utilise différentes technologies: avec un programme 3D, il dessine le symbole de la radioactivité en respectant précisément ses normes, puis l’imprime avec une imprimante 3D avant de le photographier. «J’ai trouvé passionnant d’introduire de nouvelles technologies dans le projet, déclare Rickli. Et je suis curieux de voir quelles sont les autres possibilités qui s’offrent à moi. Je travaille actuellement à une installation vidéo pour ma prochaine exposition».

Les multiples perspectives et le haut niveau d’information des œuvres montrent à quel point l’artiste a déjà creusé le sujet. «Bien sûr, je veux faire réfléchir, dit-il. Mais à la fin, chacun doit se faire sa propre opinion.» Il n’est pas intéressé à montrer que les dépôts nucléaires sont nocifs, mais il veut les remettre en question. Est-il juste d’enfermer simplement ces déchets? Est-ce la bonne façon de faire que de refuser de les traiter par la suite? L’exposition est éclairante, tant en termes de contenu que de photographie. Et elle montre clairement à quel point la question est toujours sans réponse aujourd’hui. Cela fait d’AEON une exposition inconfortable. Mais il y aura certainement une suite, car Marcel Rickli travaille déjà sur le prochain chapitre.

AEON – Eine Ewigkeit

Galerie Coalmine, Turnerstrasse 1, 8401 Winterthur
Die Ausstellung ist bis am 11.07.2020 verlängert.
Die Finissage findet am 10.07.2020 statt.
Öffnungszeiten: Mo, Di  9 – 17 Uhr, Mi – Sa  9 – 19 Uhr

Die Fotografien von Marcel Rickli werden auch am diesjährigen Fotofestiwal Łódź in Polen gezeigt und am Month of Photography Minsk.

Marcel Rickli

AEON – Une éternité 

Galerie Coalmine, Turnerstrasse 1, 8401 Winterthur
L’exposition est prolongée jusqu’au 11.07.2020.
Le finissage a lieu le 10.07.2020.
Heures d’ouverture: Lun, Mar 9h – 17h; Mer – sam 9h – 19h

Les photographies de Marcel Rickli seront également présentées lors du Festival de la photo Łódź, en Pologne cette année et lors du Mois de la photographie à Minsk.

Marcel Rickli


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