«Ich fotografiere Licht»

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Roger Humbert, ein Pionier der konkreten Fotografie, zeigt in der Galerie Fabian & Claude Walter in Zürich Werke von 1950 bis 1970. Sie zeigen den restlosen Verzicht des Künstlers auf das Figurative.

Ohne eine Kamera zu verwenden produziert Roger Humbert seine Fotogramme. Die Zeichnungen des Lichts auf Fotopapier bilden nichts Wiedererkennbares ab. Denn als Künstler der « Konkreten Fotografie » verzichten er vollständig auf Symbole und Bedeutungsträger. « Ich fotografiere das Licht », sagt der Basler, der in diesem Jahr 90 Jahre alt wird. Seine Technik greift ausschliesslich auf die ursprünglichen Mittel der Fotografie zurück: Licht und lichtempfindliches Material.

In den 1950er Jahren beginnt der ausgebildete Fotograf und Grafiker sein künstlerisches Doppelleben. Tagsüber arbeitet er als Werbefotograf, nachts tüftelt er in seiner Dunkelkammer. Wie ein Forscher experimentiert Humbert mit Plexiglas, Schablonen und Lochkarten. Denn das Verfahren ist ein diffiziler Prozess: Schichtträger werden mehrmals und in veränderter Form beleuchtet, wobei sich das Ergebnis erst ganz zum Schluss offenbart. Dabei entstehen spannungsvolle Lichtkompositionen aus Raster, Ringe, Flecken und Linien. Humbert ist getrieben von seiner Neugier und unermüdlich auf der Suche nach einer neuen, experimentellen Bildsprache. Denn er will herausfinden, was es bedeutet, das Licht fotografisch festzuhalten. Auch wenn der Betrachtende Gegenstände wie Gitter oder Kometenschweife in den Bildern entdecken kann, so geht es nicht darum, eine Abbildung der Wirklichkeit zu schaffen. Dies erscheint erst ungewöhnlich, schliesslich ist doch eine massgebliche Qualität der Fotografie die Nähe der Realität. Doch auf historischer Ebene, ist diese Entwicklung durchaus erklärbar.

Die konkrete Fotografie entsteht in der Nachkriegszeit als Gegenposition zur gängigen Reportagenfotografie. Denn die bedrückenden Bilder des zweiten Weltkrieges sorgen für eine fotografische Sinneskrise. Individualität und Subjektivität der Kunstschaffenden rücken fortan in den Mittelpunkt. Kunstrichtungen wie Abstrakter Expressionalismus, Existentialismus und « Subjektive Fotografie » sind ebenfalls Teil dieser Bewegung, deren Anfang bereits Vorkriegskünstler wie Christian Schad, Man Ray und László Moholy-Nagy machen. Heute ist « Konkrete Fotografie » als eigenständige Kunstform anerkannt und kann als als Selbstbeobachtung der Fotografie verstanden werden. Die Lichtbilder sind von doppelter Gestalt und stehen sowohl für die objektive Seite als auch die subjektive Seite der Wahrnehmung.

Bis heute hat Rogert Humbert ein umfangreiches Werk aus Fotogrammen und Luminogrammen hervorgebracht. In der Ausstellung der Fabian und Claude Walter Galerie in Zürich zeigt Humbert eine Auswahl aus seiner privaten Sammlung. Es können grüh entstandene Fotogramme aus dem 1950er-, 1960er– und 1970er– Jahren sowie Arbeiten der letzten 20 Jahren können bestaunt werden. «Das ist die kompakteste Ausstellung die ich je hatte. Nie habe ich eine so gekonnte Hängung gesehen. Und ich hatte in meinem Leben über 90 Austellungen», lobte der Künstler während der Vernissage.

«JE PHOTOGRAPHIE LA LUMIÈRE»

Par Corina Rainer, journaliste
Mercredi 12 juin 2019

Pionnier de la photographie concrète, le Bâlois Roger Humbert expose à la Galerie Fabian & Claude Walter, à Zurich, des oeuvres des années 1950 à 1970 qui illustrent son renoncement au figuratif

Rogert Humbert produit ses photogrammes sans utiliser d’appareil photo. Les dessins de lumière sur papier photographique ne représentent rien de reconnaissable. Car en tant qu’artiste de la « Photographie concrète », il renonce complètement aux symboles et aux porteurs de sens. « Je photographie la lumière », dit le Bâlois, qui fêtera ses 90 ans cette année. Sa technique utilise exclusivement les moyens originaux de la photographie: la lumière et les matériaux photosensibles.

Dans les années 1950, le photographe et graphiste de formation commence sa double vie artistique. Pendant la journée, il travaille comme photographe publicitaire, la nuit, il opère dans sa chambre noire. Comme un chercheur, Humbert fait des expériences avec du plexiglas, des pochoirs, des trames et des cartes perforées. Car le processus est délicat: les supports de couches sont éclairés plusieurs fois et sous une forme modifiée, le résultat ne se révèle qu’à la toute fin. Il en résulte des compositions lumineuses passionnantes de quadrillages, d’anneaux, de points et de lignes. Humbert est animé par sa curiosité et sa recherche inlassable d’un nouveau langage visuel expérimental. Parce qu’il veut savoir ce que cela signifie de capturer la lumière photographiquement. Même si l’observateur peut découvrir des objets tels que des grilles ou des queues de comètes dans les photogrammes, le but n’est pas de créer une image de la réalité. Cela semble inhabituel à première vue, car l’une des qualités décisives de la photographie est sa proximité avec la réalité. Mais du point de vue historique, cette évolution peut s’expliquer.

En effet, la photographie concrète est apparue dans l’après-guerre comme un contrepoids à la photographie de reportage conventionnelle. Car les images oppressantes de la Seconde Guerre mondiale ont provoqué une crise photographique des sens. Par la suite, l’individualité et la subjectivité des artistes sont au centre de l’attention. Des mouvements artistiques tels que l’expressionnisme abstrait, l’existentialisme et la « photographie subjective » font également partie de ce mouvement qui s’inscrit dans la tradition d’artistes d’avant-guerre tels que Christian Schad, Man Ray et László Moholy-Nagy. Aujourd’hui, la « photographie concrète » est reconnue comme une forme d’art indépendante et peut être considérée comme une auto-observation de la photographie. Parce que les photographies représentent à la fois le côté objectif et le côté subjectif de la perception.

Jusqu’à aujourd’hui, Rogert Humbert a produit un volumineux catalogue de photogrammes et de luminogrammes. Dans l’exposition à la Galerie Fabian et Claude Walter à Zurich, Humbert présente une sélection de sa collection privée. Vous pourrez ainsi admirer des photogrammes des années 1950, 1960 et 1970 ainsi que des œuvres des 20 dernières années. « C’est l’exposition la plus compacte que j’aie jamais eue. Je n’ai jamais vu un aussi bel accrochage. Et j’ai eu plus de 90 expositions dans ma vie », a fait remarquer l’artiste pendant le vernissage. 

Roger Humbert, konkrete Fotografie, Fotogramme von 1950 bis 1970
Fabian & Claude Walter Galerie, Rämistrasse 18, 8024 Zürich

Ausstellung vom 6. Juni bis 13. Juli 2019
Öffnungszeiten: Mi-Fr 14-18.30 Uhr / Sa 12-16 Uhr

Buch
Roger Humbert «Konkrete Fotografie als Programm»
Photo Edition Berlin, 2017
Zweisprachig Deutsch / Englisch
Preis in der Galerie: 50.- CHF

www.fotostiftung.ch

Roger Humbert, photographie concrète, photogrammes de 1950 à 1970
Galerie Fabian & Claude Walter, Rämistrasse 18, 8024 Zurich

Exposition du 6 juin au 13 juillet 2019
Ouverture du mercredi au vendredi de 14h à 18h30, samedi de 12h à 16h

Livre
Roger Humbert «Konkrete Fotografie als Programm»

Photo Edition Berlin, 2017
Bilingue Allemand / Anglais
Prix en Galerie: 50.- CHF

www.fotostiftung.ch


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