«Six artistes défendent les couleurs suisses au Festival Photo d’Athènes»

Fondé en 1987, le Festival Photo d’Athènes est le plus important d’Europe du Sud. Dans le cadre de son exposition principale, plus d’une cinquantaine d’artistes sont présentés au Musée Benaki. Dont les Suisses Marwan Bassiouni, Jacques Brun, Charlotte Krieger, Namsa Leuba, Olivier Lovey et Romain Mader.

Sur deux étages du Musée Benaki, à Athènes, s’étale l’exposition principale du Festival Photo qui regroupe plus d’une cinquantaine d’artistes visuels et de photographes du monde entier, sélectionnés par un jury international. Parmi eux, six représentants helvétiques défendent nos couleurs dans l’esprit largement dominant de cette manifestation: celui d’une photographie conceptuelle qui recourt principalement à la fiction et la mise en scène. Si vous avez l’occasion, jusqu’au 28 juillet 2019, de visiter cet important accrochage, ne manquez donc pas de porter une attention particulière aux travaux de nos compatriotes!

Marwan Bassiouni
Né à Morges en 1985, mêlant des origines suisse, égyptienne et américaine, Marwan Bassiouni expose son projet intitulé «New Dutch Views». Aimant la contemplation de la Nature, il propose avec ce travail – réalisé entre 2018 et 2019 aux Pays-Bas – une réflexion sur l’Islam à l’Ouest. En effet, chacune de ses photographies représente un paysage pris depuis l’intérieur d’une des multiples mosquées présentes sur le territoire hollandais. Le photographe se demande si, en se concentrant autant sur l’extérieur que sur l’intérieur de la mosquée, il serait possible de réduire la distance qui sépare les musulmans des autres?

Jacques Brun
Diplômé de l’ECAL en 2015, Jacques Brun vit et travaille actuellement à Paris. Il expose à Athènes son projet intitulé «Sunset Garden». Par lequel il nous emmène dans sa quête d’une enfance perdue, qui se transforme en quête du Paradis perdu… Ses images jouent avec les archétypes de la représentation du monde originel, qui regorge de beauté, de luxuriance et de sérénité…

Charlotte Krieger
Née en 1991, vivant entre Lausanne et Paris, Charlotte Krieger expose au Festival Photo d’Athènes «She only paints». Un projet en forme de recherche sur l’ornementation et de questionnement sur notre rapport à la beauté, à la sensualité et au sacré. Son travail est à la fois fantaisiste, vif et coloré.

Namsa Leuba
Né en 1982, d’origine suisse et guinéenne, Namsa Leuba axe principalement son travail sur un questionnement de l’identité africaine. Dans «Illusion», projet créé à Tahiti, la photographe s’inspire de la peinture de Gaugin et revisite le mythe de la vahiné pour interroger l’idéologie qui se cache dans ce cliché exotique de la beauté féminine.

Olivier Lovey
«L’illusion n’est qu’un cas particulier de la réalité». C’est sur le modèle de cette affirmation de Baudrillard qu’Olivier Lovey construit son «Miroir aux alouettes». Un projet que le photographe valaisan de 38 ans situe aux portes du Surréalisme et entend comme une interrogation sur les limites de la représentation.

Romain Mader
Avec «Ekaterina», le photographe zurichois de 31 ans Romain Mader nous propose de suivre son avatar, transformé en touriste sexuel en quête de la femme idéale. On le retrouve dans une ville imaginaire d’Ukraine où toutes les femmes se prénomment Ekaterina. Usant de tous les stéréotypes imaginables dans ce genre de quête, Mader brise la frontière entre le réel et l’imaginaire dans des mises en scènes apparemment naïves…